Considérations sur le travail intérieur

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Hors ligne syrius70
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Considérations sur le travail intérieur

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Travail intérieur et découragement (manque de résultat)


Le manque de motivation est souvent la conséquence d'un manque de résultat.
Pour le dire autrement, le résultat attendu n'est pas (ou plus) au rendez-vous et on ne sait pas très bien pourquoi.

Il est vrai que l'espérance que l'on se forge autour d'une pratique est au début très porteuse et nous amène parfois à des résultats rapides. Toutefois il ne faudrait pas perdre de vue la raison même du travail intérieur : la revalorisation de l’Être ou dit autrement vivre sans ego. Ainsi toute forme d'auto-satisfaction (ou d'apitoiement) ne fait que renforcer notre ego-centrisme et donc nous éloigne d'autant plus de l’Être.

Pour nous aider à trouver des objectifs et des pratiques à notre portée, nous devons considérer tout ce qui nous arrive comme un résultat à part entière. Tout ce que l'on est capable de constater est « le résultat » à prendre en compte. Ainsi on va acquérir petit à petit une connaissance de soi de plus en plus concrète et véritable.

C'est en prenant tout type de manifestation comme une information importante que l'on va pouvoir se forger une connaissance de soi d'où sortira une meilleure compréhension, elle-même source de remises en question et aussi de motivation.

Il n'y a jamais de manque de résultat en soi, il y a juste des attentes inadaptées de résultats.


Quelque soit le résultat, il faut simplement le noter (sinon on finit par oublier) sans pour autant chercher à en faire une explication ou développer une thèse.

Et dès que je remarque que je me désespère ou que je me lamente, je dois me demander : mais qu'est-ce que j'ai constaté pour être ainsi, qu'est-ce que j'ai vu et ressenti qui me cause cette impression d'échec ou de lassitude ?
J'ai raté quelque chose ? Mais formidable ! Voilà où j'en suis, voilà où je dois porter mon attention pour comprendre « comment je fais les choses », etc.


Travail intérieur et objectifs immédiats
Le travail intérieur vise un ou des objectifs à plus ou moins long terme.

Par exemple, éliminer l'ensemble de nos erreurs ou défauts psychologiques afin d'obtenir un éveil authentique et complet peut même représenter l’œuvre de toute une vie, une sorte de but ultime.

Il est toutefois important de ne pas se contenter d'un objectif trop éloigné de nous. Ce serait comme vouloir atteindre un sommet et ne pas prendre en compte les nombreuses étapes qui mènent au pied de la montagne.

Un objectif trop éloigné ne nous permet pas d'apprécier notre progression et l'on finira par considérer que l'on n'y arrivera pas, que c'est trop long, trop difficile, etc.

Nous avons besoin d'avancer par étapes. Rien ne sert de vouloir se chausser de crampons alors que nous sommes encore au milieu de la jungle n'est-ce pas ?

Aussi il est important comprendre de quels étapes se composent notre objectif principal afin de pouvoir le diviser en sous objectifs qui eux-mêmes seront atteints en réalisant des objectifs encore plus élémentaires et ainsi de suite, jusqu'à trouver une ou des pratiques réalisables dans la journée même.

Il n'est pas évident d'arriver à trouver des buts immédiats accessibles dans la journée, voire même dans la seconde. Mais c'est en quelque sorte le début incontournable du travail intérieur. Sans ces pratiques élémentaires ou fondamentales, on va perdre son temps à jouer les alpinistes alors qu'on sait à peine marcher.

Travail intérieur et progression
Ce travail demande de très nombreux essais ou tentatives infructueuses et beaucoup de sincérité envers soi-même afin de prendre la mesure de ce dont on est réellement capable de faire. En vérité vous allez passer par de nombreuses phases de constats accablants au sujet de tout ce que vous imaginiez être et pouvoir faire.

Mais faut-il encore être rentré dans cette phase de remise en question. Certains pensent travailler sur eux-mêmes sans y être rentrés ou en sont sortis aussitôt pour aller trouver du réconfort auprès de leur visions et intuitions de toujours.

Cette phase de désillusion progressive peut durer des mois, voire des années : nous nous lançons dans diverses pratiques, disciplines, exercices, etc. mais nous faisons la plupart du temps fausse route. Ce n'est pas que les pratiques soient mauvaises mais nous manquons tellement des qualités élémentaires requises qu'en réalité on ne fait que s'agiter en vain et se raconter des histoires. Et pour le comprendre ce n'est pas évident, cela relève même du domaine de l'impossible si on travaille seul, sans un « retour » ou « feed-back ».

Le plus difficile à comprendre, surtout quand « on connaît la gnose » comme on dit, c'est que l'enseignement ne fait pas tout. Aussi merveilleux et profond qu'il puisse être, nous pouvons rester des années durant emmêler dans le côté intellectuel sans pour autant arriver à concrétiser véritablement dans les faits quoique ce soit.

Ce travail sur la recherche d'objectifs fondamentaux (ou élémentaires) accessibles grâce à des d'exercices réalisables à notre niveau, nous amène à comprendre que tout ce que nous faisons au quotidien est déjà un moyen de réaliser des pas vers notre but ultime. D'ailleurs on se rendra compte que tout ce qu'on peut placer en dehors de la réalité quotidienne n'est que rêveries plus ou moins fantaisistes : il n'y a pas de travail intérieur ailleurs que là où nous nous trouvons.

Ainsi, le travail intérieur consiste pour une grande part à trouver ce que l'on est capable de réaliser réellement, pas hypothétiquement dans 6 mois ou dans un an, ou quand je serai seul ou en couple, quand je serai en vacances ou que j'aurai passé mes examens ou trouvé un travail, etc. mais là, avec ses propres forces du moment, dans la réalité de l'instant présent.

En simplifiant on peut dire que c'est en réalisant patiemment, délibérément et avec abnégation des mini-tâches ou objectifs immédiats adaptables à notre quotidien que se construira brique par brique l'édifice général du « travail intérieur ».

En restant dans cette métaphore de l'édifice ou du temple à construire, l'enseignement gnostique représenterait les plans de l'architecte. Tout y est détaillé, précisé en quelque sorte mais vous comprenez qu'un plan aussi complet soit-il ne fait pas tout. Il faut savoir par où commencer pour songer à poser les fondations, il faut beaucoup creuser en quelque sorte, savoir mouiller sa chemise comme on dit et vous pouvez garder à l'esprit que devant tout chantier qui commence on est pendant de longues étapes très loin de l'image de l'édifice terminé n'est-ce pas ?

Alors inutile de vouloir présenter une image de soi qui est sensé refléter la construction finale, une image sensée représenter une sainteté ou une perfection souhaitée. On se dit « gnostique » par exemple mais en réalité on n'est pas plus, pas moins que n'importe qui, il n'y pas à adopter une attitude particulière... l'ego s'en charge ben assez tout seul !

Dites vous qu'au départ on trouve toujours un terrain en friche, très souvent envahie de végétations plus ou moins denses : cela représente nos habitudes, nos croyances, notre passé, nos expériences, nos conditions matérielles et « spirituelles ». Il se peut également qu'on ait commencé à creuser un grand trou pour les fondations mais même ainsi on est alors bien loin des promesses d'un endroit habitable et sécurisant, n'est-ce pas ?

Il est d'ailleurs normal (ou incontournable) de se retrouver complètement désemparé lorsque l'on commence à prendre un peu mieux conscience de ce qu'implique le « travail intérieur ». C'est ainsi que l'on comprend la nécessité d'être aidé et guidé et qu'une aide arrive.

Travail intérieur et devenir meilleur
Même si nous n'avons qu'une connaissance superficielle de soi, si nous souhaitons travailler sur nous c'est qu'il y a suffisamment de choses que nous aimerions changer.

Alors ça tombe bien, le travail intérieur est synonyme d'amélioration, de progrès où l'on peut, par exemple, renforcer, révéler ou acquérir des vertus tel que la patience, la générosité, la confiance en soi, la chasteté, etc. On envisage alors cette démarche comme un enrichissement, un plus, plus de qualité de vie, plus de contrôle, plus de volonté (créatrice), plus de connaissance, etc.

D'autre part, dans l'ésotérisme le travail intérieur est associé aux pouvoirs, aux facultés et aux expériences mystiques et/ou extra-corporelles, que de richesses à acquérir... et à convoiter !

Ainsi le travail intérieur devient une sorte de challenge, de projet de vie associé à un enrichissement personnel. Et vous savez ce qu'on dit dans la Bible de ceux qui se sentent riches n'est-ce pas ?

D'une certaine manière, au point où nous en sommes, il serait bon de considérer ces idées autour du « devenir meilleur » comme une expression parmi tant d'autres de l'ego. Disons qu'il s'agit du côté sage et spirituel de l'ego. C'est socialement valorisant et ça peut éventuellement pour un temps nous servir de béquille.

Toutefois le travail intérieur est en réalité moins une question d'acquérir quelque chose, de gagner, de renforcer quoique ce soit, que de se défaire, de se dépouiller, de renoncer, de lâcher-prise.

Et puis il faut savoir que la volonté seule ne suffit pas, pas plus que le sacrifice peut à lui tout seul constituer une base d'éveil et de changement. Il faut savoir et pouvoir conjuguer ces forces ensembles, simultanément.

C'est ainsi que vous pourrez lire que le travail sur soi repose sur deux aspects fondamentaux dénommés ainsi (appelés également devoirs êtrique) :
  • Travail conscient : c'est agir volontairement en fonction d'un objectif.
  • Souffrance volontaire : c'est ce que l'on concède, on peut le voir aussi comme le lâcher prise.

Travail intérieur et Être

Il arrive un moment où l'idée même du travail intérieur perd de sa superbe et de ses promesses.

Il n'est pas aisé de s'approcher d'une vision qui ne soit pas déformée par les nombreux filtres et masques que nous avons créés et que nous maintenons coûte que coûte sans regarder à la dépense.

Le chemin commence ainsi, un long travail où l'on défriche parmi les herbes folles de nos illusions et ce malgré une repousse rapide et parfois instantanée des mauvaises herbes, c'est à dire de nos mauvaises habitudes.

Ponctuellement on arrive à se séparer par-ci par-là de certains filtres ou masques sensés nous rendre la vie plus jolie, plus colorée mais qui étouffent cette authenticité en nous.

C'est ce quelque chose ou cette authenticité qui est l'essence du « travail intérieur ». Mais ne nous y trompons pas, même si cette authenticité ou cette chose n'est pas moi ou MOI, pas plus qu'elle n'est l'ego qu'il soit considéré inférieur ou supérieur et qu'on nomme individualité spirituelle, âme, essence ou autre, etc., ce quelque chose restera pour l'instant confondu avec nous-mêmes, c'est à dire avec l'ego parce que son avènement (ou sa réalisation ou son éveil) n'est pas concrétisé.

En d'autres termes, nous devons arriver à voir combien nous sommes des « êtres » profondément endormis. Pas seulement endormis de façon partielle ou avec des périodes d'égarement au milieu de moments de lucidités ou que nous ayons juste un problème d'attention : notre activité même de réflexion, notre pensée, notre capacité même de percevoir, de ressentir, se fait dans le sommeil de la conscience.

Il serait inexact de dire que nous avons toujours le même niveau de vigilance. Suivant des circonstances exceptionnelles, comme l'approche d'un danger par exemple, vous avez pu constater que votre perception changeait. Cet exemple montre qu'effectivement notre conscience ou notre perception du monde peut être tout autre que ce que nous connaissons habituellement.

L'étape incontournable de l'éveil est de prendre la mesure de ce qu'on appelle le sommeil de la conscience ou le manque d'auto-conscience. En d'autres termes, c'est de réaliser que tout ce que l'on considère aujourd'hui comme réel n'est qu'un voile d'illusions, une rêverie.

Cela veut dire aussi qu'en lisant ces mots, vous êtes en train de rêver. Le voyez-vous ? :shock:

Travail intérieur et désillusion
Si l'on comprend que le travail sur soit consiste à se voir tel que nous sommes sans chercher à se justifier ou à trouver des explications, on finit par se rendre compte que nous sommes très loin de pouvoir réaliser ce fameux « travail intérieur ».

Cette constatation il faut pouvoir l'éprouver à de nombreuses occasions et il faudra de très nombreuses expériences pour arriver à se convaincre que nous ne sommes pas ces personnes capables de faire selon ce qu'elles décident. Non seulement nous ne décidons rien qui ne soit dictée par le flux de nos pensées et réactions automatisées en nous (au niveau intellectuel, moteur, instinctif, émotionnel et sexuel) mais nous ne sommes pas plus capable de mener à bien une action à son terme en dehors de cette mécanique.

Le découragement est par conséquent une option parmi tant d'autres face à une désillusion progressive mais salvatrice.

On ne saurait « travailler sur soi » comme on dit en continuant avec nos automatismes de pensées, de ressenti et d'action qui sont à l'origine même de la nécessité de vouloir changer, n'est-ce pas ?

Quand on comprend réellement l'état dans lequel nous sommes, on voit combien nos ambitions spirituelles et toutes ces espérances pour un monde meilleur font partie d'un rêve. Ainsi, avec un peu plus d'humilité et de sérénité, on peut mieux se consacrer à l'étude du plan d'architecte qu'est l'enseignement gnostique et l'on comprendra non seulement la nécessité de changer radicalement mais également, comme il a déjà été dit, d'être aidé.

Travail intérieur et cheminement

On peut avoir une représentation assez linéaire du cheminement intérieur. C'est à dire qu'on pense que notre compréhension ou notre éveil se fait progressivement, de façon régulière au fil des expériences, comme on remonterait par étapes les eaux d'un fleuve. Cette image est trompeuse.

Vous devez vous attendre à des remous, à des périodes de doutes, d'errances, à de cuisants renversements de situations, à des humiliations, etc.

Vous croyez sans doute que les forces en jeu ne vont pas réagir, que les ajustements vont se faire sans casse, sans renoncement, sans lutte ? Vous pensez qu'une remise en question profonde ou un changement ne s'accompagne d'aucune période de crise ?

Pour autant cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas des moments de félicité mais il est de coutume de dire qu'avant toute ascension ou revalorisation de l’Être, il faut passer par une terrible descente.

Il est facile d'y songer quand on est dans une période de tranquillité mais lorsqu'une difficulté arrive, on oublie tout ça, les conseils, les orientations, etc. Les bonnes résolutions s'envolent et notre réalité refait surface ou se découvre à nous de façon virulente, souvent dans les cris et les pleurs.

Il n'y a rien d'accidentel ou d'exceptionnel à cela. Ainsi il n'y a rien à justifier ou à condamner non plus, nous avons juste besoin d'observer et de noter ce qui se passe en relation avec les événements pour nous connaître d'avantage et approfondir notre compréhension.


Travail intérieur et sérénité

Parmi les idées fausses ou les filtres que nous possédons, il y a notre quêtes de sérénité ou de bonheur. Cette quêtes ou simplement cette aspiration à l'harmonie, à la paix ( à la justice, à la miséricorde, etc.) semble légitime et incontournable.

Ne nous arrêtons pas aux concepts que ces termes renferment même s'ils sont censés relater une réalité authentique mais essayons de voir ce que nous mettons derrière.

Par imitation ou identification on peut apprécier ou interpréter le monde de façon non-duelle et gommer tout ce qui est susceptible de briser une vision d'harmonie. Par une force hypnotique qui s'appuie sur l'auto-suggestion, on peut éventuellement se créer un bulle qui nous accompagnera dans notre quotidien. Mais est-ce cela que nous voulons ? Renforcer jusqu'à la perfection nos filtres ?

Dans cette optique on arrive également à minimiser l'ego dans sa manifestation au point de le rendre insignifiant. Du moins le côté « mauvais » de l'ego car il y a tout à parier que l'aspect « bon » ou « spirituel » de l'ego (qui ne sait qu'imiter les choses mais il le fait si bien) s'en trouvera renforcé jusqu'à l’extrême.

Il existe bien entendu de nombreuses pratiques (dont certaines sont reprises dans l'enseignement gnostique) afin que chacun puisse expérimenter une vision « hors-ego », une illumination, un shamadi, bref, une expérience d'éveil qui ne soit pas une hallucination ou une invention susceptible de nous protéger de toute contrariété.

A moins de rentrer dans le cas très particulier et extrêmement restreint, voire hypothétique, de personnes qui pourraient passer le restant de leurs jours dans cet état d'extase mystique (et qu'on laisserait ainsi), après une expérience mystique on n'échappe pas au retour dans l'ordinaire de notre vie quotidienne et de notre corps de chair.

Alors effectivement cette expérience est riche d'expérience et d'éveil et constitue même un but en soi, ainsi qu'une étape incontournable sur le chemin. Mais dans « le travail intérieur » il faut savoir distinguer et associer deux courants : d'une part la force mystique et d'autre part la force révolutionnaire.

La sérénité peut être associée à la force mystique, c'est ce qu'on expérimente sans l'ego. On peut faire l'expérience d'être sans ego à divers degré, ici et maintenant par exemple alors que vous êtes en train de lire ou en faisant une petite pause, mais cela reste toujours une expérience plus ou moins ponctuelle, plus ou moins profonde parce qu'il reste toujours quelque part ce qu'on appelle l'ego.

Il faut savoir qu'une grande partie de nos valeurs animiques ou êtriques restent prisonnières et conditionnées dans cet ego multiforme et multiple. Ce que nous avons créé par inconscience, cet ego, il faut le défaire en connaissance de cause, c'est là le chemin de la force révolutionnaire, c'est là que se fait ce que beaucoup d'enseignements relatent comme une guerre et une lutte à mort et qui est un aspect, pour ne pas dire le point central, du fameux « travail intérieur ».

Travail intérieur et se juger soi-même
Le sentiment de devoir s'améliorer alimente souvent un scénario où il y aurait le mauvais en nous, ce qu'il faut bannir, éliminer, et ce qui est bon, nos qualités, qu'il faut approfondir, renforcer.

Cette façon de penser respire l'évidence et le bon sens mais nous conduit dans un dualisme qui nous enferme dans le jugement de soi.

C'est ainsi que nous fonctionnons déjà et cela ne nous amène aucun changement à part nous faire passer par des états qui vont alterner entre satisfaction de soi et déception, valorisation de soi et dénigrement, etc.

En nous observant nous constaterons que le jugement de soi est une habitude mentale automatisée sur laquelle nous n'avons pas d'emprise véritable.

« Là j'ai été bien, là j'ai mal agis, là j'ai été vaniteux, là non, là je me sens calme, je suis bien, j'ai réussi quelque chose, ha là j'ai vu l'ego de la vanité, etc, etc. »

C'est ainsi que mentalement on juge, on se juge, sans pouvoir s'en empêcher. Et qu'est-ce que ce jugement nous apporte par rapport au travail intérieur ?

Cela montre que l'on ne sait pas s'observer. Observer est un acte silencieux et volontaire qui ne juge pas.

Pour ne pas juger il faut arriver à ne plus s'identifier avec ce penseur ou ce juge intérieur et cela n'est pas évident à obtenir. C'est pourtant indispensable si on souhaite un jour pouvoir « méditer sur nos défauts » par exemple afin de les comprendre en profondeur.

Parce qu'il ne suffit pas de changer les termes pour déjouer sa propre mécanique mentale : comment pourrait-on méditer sur son fonctionnement si on continue à être identifié à ce même fonctionnement ?

Il est nécessaire de diviser son attention pour que « se connaître soi-même » ne soit plus synonyme de « se juger soi-même » mais devienne « observer en silence » la formation des jugements en soi et tant d'autres mécanismes de la pensée.

Comme vous le savez sans doute, on divise son attention en la dirigeant d'une part du côté des pensées et d'autre part du côté de celui qui observe.


Travail intérieur, le bien et le mal

Dans notre fonctionnement habituel nous avons tendance à tout catégoriser en terme de bien ou de mal, de bon ou de mauvais, d'agréable ou de désagréable, de juste ou de faux.

Par rapport à nos objectifs de travail intérieur, il est logique de savoir ce qui va dans leur sens, donc ce qui est « bien », et ce qui leur est contraire, donc ce qui est « mal ».

On peut même dire que le travail intérieur consiste en grande partie à réviser régulièrement nos positions sur ce qui sert ou pas nos objectifs et à reconsidérer nos objectifs intermédiaires, nos étapes de travail au regard de notre but ultime. Cela veut dire que la question de savoir ce qui est bien ou mal ne peut pas déboucher sur un code moral ou des règles absolues.

Quand on travaille ainsi, sans s'enfermer dans une morale, on comprend vite l'inutilité de souhaiter aux autres de vivre suivant nos règles du moment.

Au mieux, la morale est un code qui s'appuie sur une conscience de soi au sens large du terme, c'est à dire une conscience de l’Être lui-même (on parle d'éthique). Sans conscience de soi, n'importe quelle morale finit par se convertir en fascisme.

Il est important de ne pas créer en soi un régime totalitaire inspiré par la terreur d'un code et d'une discipline implacable qui viendrait remplacer le peu de compréhension que l'on est capable de dégager de nos observations.

Pour résumer
Le propos de ces considérations a été de souligner les aspects suivants :
  • L'importance de se fixer des objectifs intermédiaires, de fonctionner par étapes, pour ne pas se laisser dévier de notre but ultime et pouvoir apprécier sa progression.
  • L'importance de trouver des exercices pouvant nous donner des résultats immédiats et tangibles pour ne pas se décourager et avancer en accord avec nos capacités.
  • L'importance de considérer tout constat ou observation comme un résultat digne d'intérêt afin d’obtenir une connaissance de soi concrète et véritable.
  • L'importance de savoir reconsidérer ses objectifs (les étapes) que l'on s'est fixés à un moment donné pour éviter de tomber dans de nouvelles certitudes.
  • L'importance de changer sa façon de penser afin de porter un regard nouveau sur le travail intérieur : c'est ne plus se croire éveillé ; croire qu'on sait, etc.
  • L'importance de voir et connaître ses filtres pour ne pas continuer à entretenir une fausse image de soi.
  • L'importance de voir le positif dans le négatif et le négatif dans le positif pour ne pas se laisser enfermer dans l'idéalisme.
  • L'importance de savoir repérer et conjuguer des forces différentes pour véritablement agir et dépasser ses automatismes : efforts volontaires et sacrifices.
  • L'importance d'apprendre à s'observer pour ne pas continuer à s'identifier à nos pensées et nos jugements.
  • L'importance de ne pas faire du travail intérieur une morale pour sortir d'une pensée dualiste et moralisatrice et se détacher des courants de morale ambiants.
Pour conclure
Le travail intérieur n'est ni naturel, ni obligatoire, c'est une option que certains choisissent sans pour autant arriver à s'y engager dans les faits. Ce n'est pas seulement que le monde dans lequel nous vivons nous a façonné au point de nous rendre inapte au travail intérieur. C'est que de nous-mêmes, nous nous sommes arrangés avec l'ego et ses subtilités. De ce point de vue, les bonnes intentions et les beaux discours ne servent à rien parce qu'il ne s'agit ici ni de poésie, ni de philosophie mais de la crue réalité de son existence. Le témoin tangible de ce potentiel d'éveil est au cœur de la plus troublante simplicité. Ainsi la logique du « travail intérieur » est plus de l'ordre d'un dépouillement que d'une accumulation de vertus, de savoirs et de je ne sais quelles expériences sensationnelles.
Hors ligne itachi
#2
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Très beau texte Syrius. le manque de résultat nous fait perdre la plupart du temps la motivation de continuer le travail intérieur.

Parfois il arrive que je me demande si les divinité ne font elles pas de favoritisme à l'égard de certaines personnes. Vous effectuer un même type de travail intérieur,dans les mêmes conditions mais le résultat diffère. c'est décourageant. Mais je continue le travail en me disant que si elles font une telle discrimination elles en recolteront elles même un karma.
Hors ligne syrius70
#3
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Salut Itachi.

Comment pouvons-nous dire que chacun fait le même type de travail intérieur? Certes, si on en juge par les pratiques communes mais intérieurement, comment on fait ces pratiques? C'est ça qui compte en premier: comment on fait, comment on est.

C'est pour ça que je trouve amusant de dire qu'il y a parfois plus de chance de s'éveiller en faisant la vaisselle ou en empilant des briques qu'en faisant la voyelle O ou une méditation.

En faisant des "pratiques" comme on dit, on prend le masque du pratiquant, on est identifié à 100% à plein de considérations de réussite, de faire bien, etc. Ces constatations il faut non seulement les faire mais ne pas les justifier ou s'en lamenter. C'est ce que je propose de considérer comme Le résultat de notre pratique. Un résultat certes pas très glorieux, mais n'est-ce pas notre psychologie que nous voulons connaître? n'est-ce pas en se connaissant qu'on va avancer en compréhension pour petit à petit s'avancer vers nos grands objectifs comme le voyage astral conscient?

Il ne faut pas chercher des raisons à l'extérieur de soi. Penser aux maîtres en essayant de les comprendre, ce n'est pas dans notre compétence, alors ne nous risquons pas à les critiquer hein? S'ils en sont à ce niveau (et il y a sans doute bien des niveaux), combien d'amour et de sagesse ils doivent avoir, non? Leur aide est sans doute tout aussi sage et pleine d'amour et bien au delà de ce nous pouvons comprendre. Du moins je préfère penser ainsi, penser aux maîtres en terme de paix. :)
Modifié en dernier par syrius70 le 15 novembre 2016, 20:23, modifié 1 fois.
Hors ligne manuelito
#4
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Ceci est dans la section "débutants gnostiques". Mais franchement ce texte est à lire et à relire, et à étudier qu'on soit débutant ou pas. Du bon boulot. Merci Syrius :wink:
Hors ligne syrius70
#5
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Merci, c'est encourageant! :)
Hors ligne Papillon
#6
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Oui tres bien syrius, tout se paye et continue, tes textes sont claires et bien exprimé...bonne continuation à tous... courage :clap:

Itachi, ne te decourage pas, la hau il ne font pas de favoritisme, parfois les choses arrivent sans que tu attendes quoique ce soit,
etre dans l attente n est pas une bonne chose, sinon on va vite se decourager,
Et qd on pense que certains sont gatés, c est que certains ont commencé bien auparavant,
et qd bien même des personnes suivent un groupe ou ecole ou autre pour se renforcer spirituellement et apprendre, il reste la personne elle meme qui doit se fixer certains objectifs non pas par rapport au goupe pour se comparer mais surtout par rapport a soi même.
Les decisions et les choix c est nous même qui decidons, personne d autres....
Une chose aussi a savoir, bien que tu te retrouves avec des faiblesses, les faiblesses sont à toi seul et non aux autres.
Bonne continuation.
Wa-kanda soph.
Hors ligne itachi
#7
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Bonjour à tous. Papillon tu as raison: être dans l'attente d'une chose ne nous aide pas car si la chose attendu n'arrive pas,alors survient le découragement. Mais lorsque tu n'attendais pas quelque chose dans ton travail intérieur et qu'ILS te font sentir ou pressentir l'avènement de la chose sans que tu aies rien demandé et que par la suite, tu as comme l'impression qu'ON voulait juste te faire couler les salivres à la bouche alors survient instinctivement le découragement voire même l'irritation car tu te crois être une marionnette comme le Patriarche Job.

Syrius tu as raison qu'il faut penser aux maitres en terme de paix et donc ne pas se risquer à les critiquer. C'est ce qu'il ya lieu de faire. Mais je dois t'avouer qu' il est des situation où l'on est tenté au contraire. Nous savons tous que nous avons des manques, que nous ne pratiquons bien et c'est pour cela que le résultat ne suit pas. Mais lorsque nous implorons,nous conjurons nuit et jour voire d'instant en instant les HIÉRARCHIES afin qu' elle nous montrent ce qui nous manque, ce que nous faisons mal,ce que nous devons faire pour nous corriger afin d'améliorer notre Travail pour qu'enfin survienne le résultat et que, cependant ELLES gardent le silencent, on se sent lésé. On se dit nous avons de la volonté mais qu'ELLES ne veulent pas nous permettre d'avancer. Alors il peut arriver qu'on en vienne à se dire que "Le tu aimeras ton Dieux(Intime) de toutes tes forces,de tout ton coeur ", le "Demandez et on vous donnera" sont dénués de pertinence ou du moins sont à géométrie variable. On se sent seul,on a pas de réponse et du coup on se demande si la loi de la Révolution ne peut elle pas être remise en cause du moins dans certaines situations. Et on se dit que la loi de L'Evolution n'est peut être pas simplement mécanique, qu'il ya une évolution programmée pour tout individu quelque soit ses efforts.

SAMAËL pouvait il incarné son Logos à l'ère du poisson? ne devait il pas comprommetre les objectifs fixés pour l'ère verseau. c est à dire la diffusion de manière claire de la clé de la vie: la magie sexuelle. Ainsi peut on vraiment parler de mécanicité de L'Evolution?

Quand on sent seul pourtant on leur demande de l'Aide,on est tenté de les critiquer comme le Patriarche Job l'a été. Il utilisait des expressions proches de l'invective de Dieu mais sans être explicite: je maudis le jour où je suis né, Dieu a tout donné il a tout repris.
Hors ligne syrius70
#8
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Itachi, l'aide tu la reçois mais tu attends que l'aide ressemble à ce que tu demandes et c'est là le problème.
Souvent l'aide arrive sous forme d'épreuve, pourquoi? Parce que c'est par la force exercée par cette contrainte ou épreuve ou contrariété ou souffrance, etc. que nous allons réagir. S'il ne nous arrive rien, on ne fait rien, il ne faut pas se le cacher, rien qui nous pousse à aller au-delà de nous-même en tout cas.

Si on commence à douter que ce qu'on vit est une bonne chose pour nous, pour notre "évolution", on sort de la logique du travail intérieur et on va chercher un tas d'excuses ou d'explications, on va se plaindre, etc.

Si on veut se simplifier le travail intérieur, on peut se dire qu'il n'y a rien à savoir ou à comprendre en dehors de "comment on réagit".

La vie, les maîtres et tout ce que tu peux imaginer ne peuvent pas faire ce travail à ta place. c'est à toi de comprendre qui tu es, comment tu es, comment tu pries et ce que tu attends, quelles sont tes attentes et comment tu t'y prends pour les combler, comment tu aspires à certaines choses et comment tu t'en laisses distraire, comment tu t'enthousiasmes et comment tu interprètes cela comme un signe qu'on te donne ou un message qu'on voudrait te faire passer, et comment quand ça ne va pas, tu interprètes encore ces choses avec tes représentations, tes filtres, tes logiques, etc.

Il n'y a rien à intellectualiser au final, nous avons besoin d'apprendre à constater qui nous sommes, comment on fonctionne, juste faire des constatations.

Quand on commence à faire cela, on commence effectivement se confronter aux difficultés et c'est logique et normal. Il n'y a rien qui soit une injustice ou une punition, on commence juste à voir notre réalité. On veut détruire l'ego et quand on voit ne serait-ce que son ombre on est très très mal et il est normal qu'on réagisse avec ce qu'on a toujours fait: on s'agite, on prie, on essaye de se rassurer, on fait des promesses, on cherche des signes , des encouragements, ou alors on abandonne, pour un temps, on recule, on doute, on cherche une autre voie, etc, etc.

On doit comprendre qu'on ne peut s'attaquer comme ça à l'ego, qu'on ne peut faire comme si nous étions des super héros qui allions nous révolutionner avec seulement la force de notre volonté.
Il nous faut acquérir plus de compréhension... mais cela est tout un programme, hein? :)
Hors ligne itachi
#9
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Une fois encore Syrius tu as raison: lorsque nous sommes sur le chemin du sentier en fil de rasoir, nous recevons toujours de l'aide des Hiérarchies sauf que celle ci ne se présente pas sous la forme qu'on escomptait. c'est qu en effet nous percevons ou imaginons le monde supra sensible avec nos représentations du monde physique. Pourtant les langages sont différents et cest de là que vient notre impression d'être abandonné. En tout cas l'essentiel est de continuer sans dans l'expectative. Et alors un jours ils décideront en notre faveur.
Hors ligne manuelito
#10
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Il faut changer la façon de penser Itachi. C'est un effort conscient, qui plus tard s'enchaîne tout seul. Ce que tu vois comme une absence de réponse peut être vu comme une réponse. Ce que tu vois comme une victoire peut être une défaite, et vice versa...
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