extraits Confucius

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extraits Confucius

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Quelqu’un dit à Confucius :
— Maître, pourquoi ne prenez-vous aucune part au gouvernement ?
Le philosophe répondit :
— Les Annales ne disent-elles pas, en parlant de la piété filiale : «
Respectueux envers vos parents et bienveillants envers vos frères,
vous ferez fleurir ces vertus partout sous votre gouvernement ? »
Faire régner la vertu dans sa famille par son exemple, c’est aussi gouverner. Remplir une charge, est-ce la seule manière de prendre part
au gouvernement ?


Le Maître dit :
— Celui-là se rend coupable d’adulation, qui sacrifie à un esprit auquel il ne lui appartient pas de sacrifier. Celui-là manque de courage,
qui néglige de faire une chose qu’il sait être de son devoir.


— On lit dans le Cheu king :
Un sourire agréable plisse élégamment les coins de sa bouche ; ses
beaux yeux brillent d’un éclat mêlé de noir et de blanc. Un fond blanc
reçoit une peinture de diverses couleurs.
Que signifient ces paroles ?
Le Maître répondit :
— Avant de peindre, il faut avoir un fond blanc.

Confucius faisait des offrandes à ses parents défunts et aux Esprits
tutélaires, comme s’il les avait vus présents. Il disait :
— Un sacrifice auquel je n’assisterais pas en personne, et que je ferais offrir par un autre, ne me paraîtrait pas un sacrifice véritable.
Wang suenn Kia demanda quel était le sens de cet adage :
Il vaut mieux faire la cour au dieu du foyer qu’aux esprits tutélaires
des endroits les plus retirés de la maison.
Le Maître répondit :
— L’un ne vaut pas mieux que l’autre. Celui qui offense le Ciel n’obtiendra son pardon par l’entremise d’aucun Esprit.

Le Maître dit :
— Chaque classe d’hommes tombe dans un excès qui lui est particulier. On peut connaître la vertu d’un homme en observant ses défauts.
L’homme vertueux excède toujours en libéralité, et l’homme vulgaire,
en parcimonie ; l’homme vertueux, en bienfaisance, et l’homme vulgaire, en dureté de cœur. En voyant les défauts d’un homme, on peut
connaître s’il est vertueux ou non.

Le Maître dit :
— L’homme sage aspire à la perfection, et l’homme vulgaire, au bienêtre ; l’homme sage s’attache à observer les lois, et l’homme vulgaire,
à s’attirer des faveurs.

Le Maître dit :
— Ne soyez pas en peine de ce que vous n’ayez pas de charge ; mettez-vous en peine de vous rendre digne d’être élevé à une charge. Ne
soyez pas en peine de ce que personne ne vous connaît ; travaillez à
vous rendre digne d’être rencontré.

Le Maître dit :
— Ma doctrine se réduit à une seule chose qui embrasse tout.
Tseng tzeu répondit :
— Certainement.
Lorsque le Maître se fut retiré, ses disciples demandèrent ce qu’il
avait voulu dire. Tseng tzeu répondit :
— Toute la sagesse de notre maître consiste à se perfectionner soi-même et à aimer les autres comme soi-même.

Quelqu’un dit :
— Ioung est très vertueux, mais peu habile à parler.
Le Maître répondit :
— Que sert d’être habile à parler ? Ceux qui reçoivent tout le monde
avec de belles paroles, qui viennent seulement des lèvres, et non du
cœur, se rendent souvent odieux. Je ne sais si Ioung est vertueux ;
mais que lui servirait d’être habile à parler ?


L’homme prudent a l’esprit exempt de tout préjugé et de toute passion,
très perspicace et libre de toute entrave.
Il a une ressemblance avec l’eau ; c’est pour cela qu’il aime l’eau.
L’homme parfait est grave et ferme par caractère ; rien ne peut l’émouvoir ni l’agiter.
Il a une ressemblance avec les montagnes, et il les aime.
L’homme prudent pénètre toutes choses par l’intelligence ; son activité atteint presque le plus
haut degré possible.
L’homme parfait pratique toutes les vertus sans aucun effort ;
son cœur n’est ni troublé ni tourmenté par les passions.
Son repos est presque absolu.
Un homme dont le cœur est attaché aux choses extérieures, comme par des liens,
rencontre des obstacles à ses désirs et éprouve mille soucis.
L’homme prudent, dont l’âme est toujours pure et sereine, n’est arrêté par aucun obstacle.
Comment ne serait-il pas heureux ? Un homme qui ne met pas de frein à ses passions ni
à ses désirs se conduit mal et abrège sa vie.
L’homme parfait jouit d’une santé forte et vigoureuse, qu’aucun excès ne vient altérer.
Comment ne
vivrait-il pas longtemps ?

Tsai Ngo dit :
— Un homme parfait, apprenant qu’il est tombé quelqu’un dans un
puits, se précipitera-t-il lui-même dans le puits pour l’en retirer ?
Le Maître dit :
— Pourquoi agirait-il ainsi ? Un homme sage, en recevant cette annonce, pourra se déterminer à aller au bord du puits, mais il ne s’y
jettera pas lui-même. Il pourra être trompé, mais non être aveuglé.

La vertu qui se tient dans l’invariable milieu est la plus haute perfection. Peu d’hommes la possèdent, et cela depuis longtemps.

Tzeu koung dit :
— Que faut-il penser de celui qui répandrait partout ses bienfaits
parmi le peuple et pourrait aider tous les hommes sans exception ?
Pourrait-on dire qu’il est parfait ?
Le Maître répondit :
— Aider tous les hommes sans exception, est-ce une chose qui soit
possible à la vertu parfaite ? Pour y parvenir, ne faudrait-il pas la plus
haute sagesse, unie à la plus grande puissance ? Iao et Chouenn euxmêmes avaient la douleur de ne pouvoir le faire. Un homme parfait
veut se tenir ferme lui-même, et il affermit les autres ; il désire comprendre lui-même ses devoirs, et il instruit les autres. La vertu parfaite consiste, non pas à secourir tous les hommes sans exception,
ce qui est impossible ; mais à juger des autres par soi-même et à les
traiter comme on désire être traité soi-même.

Le Maître dit à Ien Iuen :
— Vous et moi, nous sommes les seuls qui soyons toujours disposés
à remplir une charge, quand on nous l’offre, et à rentrer dans la vie
privée, quand on nous la retire.
Tzeu lou dit :
— Maître, si vous aviez trois légions à conduire, quel serait celui que vous prendriez pour vous aider ?
Le Maître répondit :
— Je ne prendrais pas un homme qui serait disposé à saisir sans aucune arme un tigre avec les mains, à traverser un fleuve sans barque,
à braver la mort sans aucun souci de sa vie.
Je choisirais certainement un homme qui n’entreprendrait rien qu’avec circonspection, et
qui réfléchirait avant d’agir.


Frat,
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J'adhère totalement.

Vertu et Comportement Humain :
Confucius met l'accent sur la vertu comme fondement de l'action et du gouvernement. Il souligne que la véritable participation au gouvernement réside dans la pratique et l'exemplification de la vertu au sein de sa famille et dans ses actions au quotidien. Cela suggère une orientation éthique dans le comportement humain, mettant en avant l'importance de la piété filiale, du respect envers les autres et de l'amélioration de soi.

L'autoperfectionnement et le Développement Personnel :
Confucius insiste sur l'idée de l'autoperfectionnement comme un élément central de la sagesse et de l'accomplissement personnel. Il encourage l'aspiration à la perfection et à la vertu, tout en soulignant l'importance de l'effort et du travail acharné pour y parvenir. Cela reflète une perspective psychologique centrée sur l'auto-connaissance, la croissance personnelle et l'évolution constante vers un idéal spirituel.

Analyse des Défauts pour Comprendre la Vertu :
L'analyse des défauts d'un individu pour comprendre sa vertu est une approche gnostique. Confucius soutient que les défauts d'un individu peuvent révéler des aspects de sa vertu ou de son manque de vertu. Cette perspective psychologique met en avant l'importance de l'observation et de la compréhension de soi-même et des autres pour évoluer vers une meilleure version de soi.

La Prudence et la Résilience Emotionnelle :
Confucius souligne l'importance de la prudence dans le comportement et les décisions. Il préconise une approche réfléchie, évitant les réactions impulsives, ce qui peut être lié à des concepts psychologiques tels que la résilience émotionnelle, la maîtrise de soi et la gestion des émotions.

Relation à l'Autre et Bienveillance :
L'idée de traiter les autres comme on souhaite être traité soi-même reflète la règle d'or présente dans de nombreuses philosophies et religions. Cela met en lumière l'importance de l'empathie, de la compassion et de la bienveillance envers les autres, des aspects psychologiques fondamentaux pour des relations sociales saines et équilibrées.
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Merci PHL,

suite ...

Tzeu tchang demanda à Confucius en quoi consiste la vertu parfaite.
Confucius répondit :
— Celui-là est parfait qui est capable de pratiquer cinq choses partout et toujours.
Tzeu tchang dit :
— Permettez-moi de vous demander quelles sont ces cinq choses ?
— Ce sont, répondit Confucius, la gravité du maintien, la grandeur
d’âme, la sincérité, la diligence et la bienfaisance. La gravité du maintien inspire le respect ; la grandeur d’âme gagne les cœurs ; la sincérité obtient la confiance ; la diligence exécute des œuvres utiles ; la
bienfaisance rend facile la direction des hommes.


Le Maître dit :
— Iou, connaissez-vous les six paroles et les six ombres ?
Tzeu lou se levant, répondit :
— Pas encore.
— Asseyez-vous, reprit Confucius, je vous les dirai. Le défaut de celui
qui aime à se montrer bienfaisant, et n’aime pas à apprendre, c’est le
manque de discernement. Le défaut de celui qui aime la science, et
n’aime pas l’étude, c’est de tomber dans l’erreur. Le défaut de celui
qui aime à tenir ses promesses, et n’aime pas à apprendre, c’est de
nuire aux autres. Le défaut de celui qui aime la franchise, et n’aime
pas à apprendre, c’est d’avertir et de reprendre trop librement sans
aucun égard pour les personnes. Le défaut de celui qui aime à montrer du courage et n’aime pas à apprendre, c’est de troubler l’ordre. Le
défaut de celui qui aime la fermeté d’âme, et n’aime pas à apprendre,
c’est la témérité.

Le Maître dit :
— Quand on parle d’urbanité, et qu’on vante l’urbanité, veut-on parler seulement des pierres précieuses et des soieries ? Quand on parle
de musique, et qu’on vante la musique, veut-on parler seulement des
cloches et des tambours ?
L’urbanité exige avant tout le respect, et la musique a pour objet principal l’harmonie (la concorde). Les pierres précieuses, les soieries, les
cloches, les tambours ne sont que des accessoires.

Le Maître dit :
— Ceux qui en apparence sont rigides observateurs des préceptes de
la sagesse et, au fond, n’ont aucune énergie, ne ressemblent-ils pas à
ces hommes de la lie du peuple qui passent à travers ou par-dessus
les murs pour voler ?
Le Maître dit :
— Ceux qui passent pour hommes de bien aux yeux des villageois
ruinent la vertu.

Le Maître dit :
— Je voudrais ne plus parler.
— Maître, dit Tzeu koung, si vous ne parlez pas, quels enseignements
vos disciples transmettront-ils à la postérité ?
Le Maître répondit :
— Est-ce que le Ciel parle ? Les quatre saisons suivent leur cours ;
tous les êtres reçoivent l’existence. Est-ce que le Ciel parle jamais ?

Dans la conduite du sage par excellence, tout, jusqu’aux moindres mouvements, est la claire manifestation de la plus haute raison ; de même
que le cours des saisons, la production des différents êtres, tout dans la
nature est un écoulement de la puissance céleste. Est-ce que le Ciel a
besoin de parler pour manifester sa vertu ?


Tzeu hia dit :
— Celui qui chaque jour examine, étudie ce qu’il n’a pas encore pu
comprendre ou pratiquer parfaitement, et qui chaque mois examine
s’il n’a rien oublié ou négligé de ce qu’il a appris, celui-là désire vraiment apprendre.

— Toutes ses paroles n’auront aucun effet. La détraction ne saurait
diminuer la réputation d'un initié. La sagesse des autres hommes
est comme une colline ou un monticule qu’il est possible de gravir.
l'initié est comme le soleil et la lune ; personne ne peut s’élever
au-dessus de lui. Quand même on se séparerait de lui en rejetant sa
doctrine, quel tort ferait-on à celui qui brille comme le soleil et la lune
? On montrerait seulement qu’on ne se connaît pas soi-même.

Le Maître dit :
— Celui qui ne connaît pas la volonté du Ciel ne sera jamais un sage.
Celui qui ne connaît pas les règles et les usages ne sera pas constant
dans sa conduite. Celui qui ne sait pas discerner le vrai du faux dans
les discours des hommes ne peut connaître les hommes.


Un roi passait
toute sa journée à méditer ces trois questions fondamentales :
Quelle est la personne la plus importante
du monde ? Quelle est la chose la plus importante ?
Quel est le moment le plus important pour agir ?

Il avait posé ces questions à ses courtisans et à
ses ministres, mais personne n’avait pu lui donner de
réponses satisfaisantes ; il était très abattu.
Aussi sortit-il un jour de son palais, habillé comme
n’importe lequel de ses sujets, et, après avoir longtemps marché, il arriva dans un coin perdu, où un
vieil homme lui offrit l’hospitalité.
Au milieu de la nuit, un grand vacarme à l’extérieur le réveilla en sursaut, et un homme couvert de
sang surgit brusquement dans la maison.
« Des hommes me poursuivent pour m’arrêter,
expliqua l’inconnu. — Eh bien, abritez-vous un
moment chez moi », répondit le vieil homme, qui le
cacha dans une pièce.
Le roi était trop terrifié pour se rendormir, et, peu
après, il vit des soldats arriver en courant. Ils demandèrent au vieillard s’il avait vu quelqu’un passer. « Je ne
sais pas, répondit-il. Il n’y a personne d’autre ici. »
Les soldats repartirent en hâte. L’homme qu’ils
traquaient remercia le vieillard et s’en fut de son
côté. Le vieillard ferma la porte et retourna se coucher.
Aimer les autres et prendre soin d’eux, c’est agir
avec humanité ;
les comprendre, c’est agir avec vertu.
Le lendemain, le roi demanda au vieil homme :
« Comment se fait-il que vous n’ayez pas eu peur
d’accueillir ce personnage ? Vous risquiez de terribles
ennuis. Ç’aurait pu vous coûter la vie ! Et ensuite
vous l’avez laissé repartir comme ça. Pourquoi ne lui
avez-vous pas demandé qui il était ?

— Dans ce monde, répondit tranquillement le
vieillard, la personne la plus importante est celle qui
est devant vous et a besoin de votre aide ; la chose la
plus importante est de l’aider ; et le moment le plus
important pour le faire est l’instant présent – il n’est
pas question d’hésiter, fût-ce une seconde. »

Tout s’éclaira soudain pour le roi : les trois questions philosophiques qui le tourmentaient depuis si
longtemps avaient trouvé leurs réponses.
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