Merci Pascal, mais ce n'est qu'une apparence

Oui j'ai apprécié moi aussi de voir vos doux visages pendant ce moment de dévoilement...
Que dire de plus pour approfondir que ce que j'ai dit plus haut dans le sujet et que ce que Paul souligne ici justement ? Oui en effet sur cet aspect du son lui-même qui peut être plus ou moins disharmonieux et compliqué (à l'image de l'ego) à mesure qu'on s'éloigne de l'Absolu ou qu'on s'enfonce dans la densité.
Pour essayer d'être plus précis, aidons-nous de la Kabbale. L'Absolu précédant la manifestation doit avoir pour musique le Silence, et même ce qui précède le Silence (non-Être) comme Il est en amont du Vide lui-même. Le Fils (Chokmah) doit Lui certainement contenir toutes les fréquences en potentialité. Je dirais que le Vide et le Silence ne se manifestent qu'en Binah la Mère Cosmique. Les notes pures et harmonieuses par essence, la musique des sphères, ne viendraient qu'à la différenciation au stade de l'Armée du Verbe. Mais tout cela est entièrement spéculatif,on ne peut qu'inférer car "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas".
Quand aux musiques terrestres, au mieux dans le cas d'un Mozart ou d'un Bach on pourrait parler d'inspiration divine passant par le filtre de la personnalité (esthétique musicale de leur temps notamment) et donc imprégnée d'ego, au pire ce filtre humain trouve son inspiration directement dans les Kliphoths, nos mondes infernaux submergés. Avec tous les degrés entre les deux.
Pour parler de choses plus pratiques, tout ce dont nous nous nourrissons constitue notre réalité intérieure, et donc la façon dont nous contribuons au monde. "Nous fabriquons notre univers avec nos pensées" disait Bouddha. Par exemple, celui qui vit (et libre à lui, pas de jugement ici, simple constat) dans une pièce sombre et poussiéreuse, avec des têtes de mort aux murs, passant son temps à écouter du hard rock ou du rap, il est évident que c'est tout cela qu'il trimbalera avec lui partout où il ira, et c'est aussi cela qu'il partagera au monde. Telle sera sa contribution au monde, dans les faits. J'en témoigne par expérience directe poussée à l'extrême...
C'est la même chose pour toutes les musiques, films, etc. Il y a création d'effigies mentales, d'impressions subliminales (lyrics, etc). Nous subissons celles-ci sans les contrôler, et sans même, la plupart du temps, en avoir conscience.
Dans le cas précédent, les effets sont profondément destructeurs. Dans d'autres cas, ça peut donner lieu à des personnalités tout-à-fait sympathiques mais non moins esclaves de l'imagerie et des comportements associés, de la personnalité et de l'ego. ex : reggae, zouk, autres musiques joyeuses.
Même les musiques dites spirituelles : je suis obligé d'observer in vivo, si je veux être véridique, qu'elles font réagir des egos spirituels de l'ordre de la personnalité. Et participent donc du sommeil de la conscience.
C'est cela même que l'on recherche par nos musiques : s'évader en s'identifiant, la laisser prendre le contrôle de nos cylindres, principalement le centre émotif. Cela va à l'encontre de l'éveil. Pour cette raison je m'abstiens. Je ne dis pas comme les salafistes qu'il faut brûler la musique, car cela n'engage que moi, chacun doit apprendre par l'expérience ici-bas, c'est le but de l'incarnation.
Autre point intéressant : le simple fait d'avoir "une musique dans la tête" peut paraître anodin. Mon métier de musicien a développé cette faculté à l'extrême, si bien que les musiques passent dans ma tête exactement comme elles sortent de l'enceinte : notes, tonalité, etc. tout pareil. Mais lorsque j'ai eu besoin d'obtenir le silence du mental, j'ai réalisé que j'étais esclave de cela que je croyais faire librement. Impossible d'arrêter la chaîne hifi... J'ai dû tirer le constat qu'une grande partie de ma conscience est embouteillée là-dedans, puisque je ne peux pas jouir librement de cette partie devenue mécanique. Les cas extrêmes permettent de déceler ce qui pourrait passer inaperçu en temps normal.
Toutefois il y a des parties de l'Être qui savent jouer de la musique correctement, dans le lâcher-prise, la dévotion et l'amour. Cela reste relatif tant que subsiste l'ego, mais tout de même. La musique spirituelle peut, si on ne perd pas de vue les identifications possibles, servir de médiateur pour induire des états de dévotion ou de Contemplation. Il existe d'ailleurs des formes de yoga qui s'appuient sur le chant, par exemple (mantras). On connaît le cas de Krishna qui était un grand flûtiste. Ou bien est-ce un simple symbolisme des sons du cerveau ?
Passons aux travaux pratiques

Si on n'oublie pas l'objectif en cours de pratique comme cela arrive souvent en raison de l'oubli de soi-même, il peut être très intéressant de travailler l'auto-observation en regardant les egos qui se manifestent sur n'importe quelle musique que l'on peut choisir au hasard. Paul a bien montré ce qui peut se passer sur le morceau de U2.
Mais on pourrait remplir des pages en creusant, car l'observation est instantanée, mais la décrire avec des mots est bien plus long. Les images du clip renforcent considérablement l'impact sur l'ego, notamment sur le plan symbolique. N'hésitons pas à faire des pauses pour bien comprendre, cerner et observer tout ce qui réagit intérieurement.
Si le coeur vous en dit, on peut se livrer ici à cette pratique avec le morceau de vote choix...
Fraternellement !