(résumé des chapitres 37 à 48 + supplément)
Chapitre 37 : La France
Désœuvré dans un café-théâtre malfamé de Montmartre, Belzébuth médite sur la condition humaine : comment est-il possible que les deux imprévoyances d'En-Haut soient la cause de la douleur des hommes, à savoir la collision de la Terre avec la comète Kondour et les conséquences inattendues de la suppression de l'organe Kundabuffer ? Maintenant ils doivent faire face à la quasi impossibilité d'accomplir en totalité le revêtement des corps supérieurs, sachant que le corps physique n'est pas éternel, tandis que les corps supérieurs, eux, risquent de se languir éternellement d'être à moitié inachevés.
La mauvaise réputation des Français est simplement due aux pièges à touristes organisés dans Paris pour faire la tournée des grands ducs des lieux de débauches de la capitale. Ce manque de perspicacité (des touristes) est une conséquence de leur éducation, qui atrophie peu à peu leur jugement intérieur. Paris est le centre de culture de la planète entière, où la mode subjective exerce son influence funeste partout. La mode des cheveux courts pour les femmes leur porte préjudice, car leurs cheveux participent à la transformation des substances cosmiques ; cette mode se propagea de part le monde puis retourna finalement à sa source en France, où il y eut une opposition des proches masculins et même des procès, la justice finissant par trancher en faveur des femmes majeures. Ce concept de majorité étant ici erroné selon Belzébuth, les femmes ne pouvant être qualifiées de responsable, nulle part dans l'univers !
Chapitre 38 : La Religion
Ashyata Sheyimash est le seul sauveur dont l'enseignement a perduré, jusqu'à ce que son effet soit sapé par un hassnamoussien (voir la définition au chapitre 28). Le seul enseignement durable donc, tandis que tous les enseignements des autres sauveurs ont donné lieu à l'apparition d'une religion, qui a immédiatement commencé à dégénérer en schismes et sectes diverses dès le départ pour l'au-delà du sauveur en question. Pendant les derniers siècles, cela a fini par produire plusieurs centaines de religions indépendantes, fondées sur les vestiges de l'enseignement de chacun de ces sauveurs. Les esséniens sont parvenus à conserver intact l'enseignement de Jésus. Certaines communautés européennes ont manœuvré pour maintenir et attiser la dissension entre Chiites et Sunnites de façon à ce que le mouvement islamique ne soit pas trop puissant. Les derviches tourneurs de Turquie avaient réussi à préserver l'enseignement originel de Saint Mahomet, jusqu'à très récemment, mais avec la fermeture de leurs communautés tout espoir de le voir renaître s'est perdu. Au Tibet un groupe dirigé par sept Lamas avaient aussi pu conserver un enseignement valable composé des doctrines de Bouddha, Krishna et le Saint Lama, mais l'irruption des anglais provoqua une catastrophe. Leur chef fut tué avant qu'il n'ait pu transmettre la partie la plus secrète de l'enseignement aux six autres Lamas, selon leur règle établie. Ils résolurent alors de pratiquer un rite sacré d'échange de sang astral permettant de matérialiser le corps astral d'un défunt pendant un an (selon l'orbite de la Terre). Or ce rite doit se préparer pendant que le saint est encore vivant. Pris de cours, les six Lamas provoquèrent une explosion, qui non seulement tua toute vie dans un rayon de un km2, mais détruisit en outre tous les ouvrages sacrés de leur enseignement. Pour le christianisme, la Cène représente ce même rite, que Jésus mit à profit pour poursuivre son enseignement aux apôtres pendant un an (après sa résurrection). Le sacrifice de Judas leur a permis de gagner suffisamment de temps pour accomplir le rite avant l'arrestation de Jésus par les soldats romains (Judas ne fut pas un traître, bien au contraire).
Chapitre 39 : La Sainte Planète du Purgatoire
Le Créateur Tout-Puissant constata la diminution de volume du Soleil Absolu (du simple fait du cours du temps), il prit alors conscience du péril qui menaçait à terme son lieu d'existence et prit les mesures qui s'imposaient. Il entreprit un changement de fonctionnement, une modification de l'économie des substances cosmiques en général, pour passer du principe d'origine ("Autoégocrate") au nouveau principe actuel ("TrogoAutoégocrate"). Les lois du Trois et du Sept soutenant toute la création (la loi du Sept intervient dans le processus de réalisation de toutes les formations cosmiques, petites ou grandes), il est possible d'agir sur elles pour effectuer le changement de principe en question, de façon à faire intervenir une force externe au Soleil Absolu. Cela implique la création du Mégalocosme dans son ensemble, depuis lequel cette force externe pourra intervenir sur le Soleil Absolu, et vice versa. Le Soleil Absolu émanera dorénavant une radiation (la volonté divine, le verbe créateur) pour contrôler les processus du Mégalocosme, seulement dans ses grandes lignes, dans sa direction générale. La volonté divine n'intervint qu'au tout début de la création du Mégalocosme, ce processus de création se poursuivit ensuite automatiquement grâce aux lois du Trois et du Sept, dont cette dernière fut modifiée de la façon suivante : la gamme à sept notes fut rendue asymétrique, par l'allongement de l'écart de ton entre Mi et Fa et par la réduction de l'écart entre Si et Do, et en compensant l'harmonie d'un troisième intervalle de ton, entre Sol et La. Ces écarts ou intervalles de ton sont appelés des "Stopinders". Le Stopinder Mi-Fa est dit "mécanico-coïncident", tandis que le Stopinder Si-Do est dit "volontairement réalisé". Le troisième Stopinder Sol-La donne des résultats externes (à la concentration cosmique) en cas de stimulation externe, et inversement des résultats internes en cas de tranquillité, sinon il donne l'un et l'autre à 50-50 %. Grâce à cette nouvelle propriété du Stopinder Sol-La, les émanations du Soleil Absolu exercèrent leur action, en certains points de l'espace de l'univers, sur la substance cosmique primordiale "Éthernokrilno", entraînant ainsi la condensation de certaines concentrations bien déterminées. Puis, grâce à ces mêmes facteurs, ces concentrations acquirent leurs propres lois de Sept et de Trois liées par leur action réciproque. Et dès lors se cristallisa peu à peu en elles tout ce qui était nécessaire à l'apparition de Soleils de Second Ordre. Une fois accompli ces Soleils de Second Ordre, le processus de création se poursuivit avec cette fois l'émanation du Soleil Absolu en tant que force neutre, les résultats de l'action des Soleils de Second Ordre en tant que force positive, et les résultats exercés sur chacun de ces nouveaux Soleils de Second Ordre par l'ensemble des autres (Soleils de Second Ordre) en tant que force négative. Dorénavant, le nouveau principe exige donc l'action d'une force externe lors du processus de transformation des substances cosmiques en général, alors qu'avant les seules lois du Trois et du Sept agissaient sans l'intervention d'une force externe, de façon indépendante (avec pour conséquence la fuite de volume du Mégalocosme, qui évoque l'entropie des systèmes physiques).
La bonne compréhension de ces deux lois permet d'acquérir la vertu de l'impartialité en trouvant sa juste place dans l'univers. En outre, elles permettent de comprendre comment le Verbe agit directement sur la première réalisation cosmique, puis ensuite de moins en moins directement sur les astres d'ordre inférieurs, pour lesquels la mécanicité est de plus en plus grande, jusqu'à ce que les lois de l'évolution et de l'involution prennent le relais, afin que chaque élément actif participe de la nutrition et le soutien réciproque de toutes choses dans l'univers. Cet échange de substances cosmiques contribue au revêtement des corps supérieurs. Le revêtement du corps astral se fait dans l'atmosphère de la planète, il est alimenté d'abord à partir de substances transformées par le soleil et les autres planètes. Pour son revêtement depuis le corps astral, l'âme (ou corps suprême) a besoin d'assimiler des substances cosmiques émanées du Soleil Absolu. L'âme ne peut retourner au Soleil Absolu que lors de la mort dans l'astral. Mais le corps astral n'est pas éternel, il se décompose après la mort dans l'astral, comme le corps planétaire. Si le corps suprême n'a pas atteint le degré de perfection requis à temps, il est alors sujet à l'angoisse, car pour continuer à exister (en dehors du Soleil Absolu) il doit récupérer le corps astral d'un autre être ayant, lui, pu fusionner dans le Soleil Absolu, dont le corps astral ne lui sert plus (il est périssable, donc réutilisable). Cette possibilité est à l'origine de la théorie terrienne de la réincarnation ou métempsycose, qui est semblable en apparence, mais qui n'a pas grand chose à voir dans le fond.
Les humains de la planète de Belzébuth ont ceci de commun avec les Terriens, que le dernier Stopinder ne se situe pas au centre de la planète, comme sur la plupart des planètes, mais au centre de son satellite (les deux lunes pour la Terre). C'est ce fait qui détermine la reproduction (bi)sexuée. Il existe une planète (du Protocosmos) où la reproduction est tri-sexuée, qui produit l'élite des saints de l'univers. Si leur aspect extérieur est semblable, leur structure intérieure diffère entièrement. La conception s'effectue à trois simultanément, puis chacun réalise la gestation d'un des trois corps de l'Être du futur nouveau né, et au moment de la naissance, ils se pressent les trois ensemble pour faire fusionner le nouveau né complet à trois corps "êtriques", et déjà parfait, sans qu'il ait besoin de se perfectionner par les efforts et la souffrance volontaire.
Chaque homme est à l'image de Dieu, chaque Microcosme est à l'image du Mégalocosme dans sa totalité, ou Dieu lui-même. Le Soleil Absolu est le Protocosmos. Dans le Microcosme-Homme se réalise l'échange harmonique de substances de la même façon que dans le Mégalocosme. La tête est à l'homme ce que le Protocosme est au Mégalocosme. Les cellules du cerveau, ou neurones, sont à l'homme ce que les corps suprêmes de l'Être, qui l'ont rejoint, sont au Soleil Absolu. La contemplation est le principal facteur d'assimilation de la nourriture des second (corps astral) et troisième corps de l'Être (le corps suprême, le "corps de l'âme"). En cas de carence la Nature est obligée de forcer leur assimilation par provocation (surprises et chocs). Tous les aliments se répartissent en sept classes, parmi une centaine d'éléments actifs avec des degrés de vivification ou décomposition variés, lesquels peuvent changer de classe par le phénomène de fusion par affinité. L'alimentation (première nourriture "êtrique"), la nourriture que l'on mange, aboutit à la production de l' "hexioékharis" (le préfixe hexio indique le sixième élément), sous forme de semence (chez l'homme et la femme), grâce à l'air que nous respirons (la seconde nourriture "êtrique" indépendante de la première), car le Stopinder impliqué est le mécanique ("mécanico-coïncident"). Pour que cette semence spéciale puisse ensuite servir au revêtement des corps supérieurs, il faut accomplir les Devoirs de l'Être, car le Stopinder impliqué est cette fois le volontaire ("volontairement réalisé"). Sinon cette semence involue et porte préjudice au corps, en abrégeant sa durée de vie. Ainsi la première transformation est mécanique et donc automatique, tandis que la seconde ne l'est pas, elle doit être volontaire. La fornication est le moyen le plus sûr de détruire les impulsions de l'être qui pourraient favoriser une vie digne d'un humain. Partout dans l'univers la sexualité est considérée comme le plus sacré des mystères divins, tandis que les Terriens s'efforcent d'éviter la conception par tous les moyens pour pouvoir forniquer le plus longtemps possible ; et en cas d'échec ils s'efforcent par tous les moyens de détruire le résultat (l'embryon) accidentel et involontaire, mais sacré, de ces unions. Autrefois les nourrices qui laissaient périr ces enfants étaient appelées des "faiseuses d'ange", car, innocents, ils ne pouvaient que devenir des anges. La continence des moines ne suffit pas à assurer la transmutation de leur semence, il leur faut accomplir les Devoirs de l'Être. Sinon elle involue, soit en provoquant l'obésité, soit une maigreur famélique avec de la bigoterie à l'extérieur, et une forte dose de cynisme à l'intérieur. La détermination pour ce second cas proviendrait de la pratique de l'onanisme pendant l'âge bête (cette funeste pratique qui provoque l'acné juvénile). L'involution de la semence entretient et renforce les conséquences de l'organe Kundabuffer.
Jusqu'à une certaine époque, tout corps de l'Être suprême pouvait intégrer le Soleil Absolu. Mais lorsque les corps suprêmes réalisés devinrent assez nombreux, il se produisit une catastrophe universelle dénommée "l'effrayante période tchoutboglitanique". Une interférence se produisit entre les vibrations émanées par le Soleil Absolu et celles émises par les corps suprêmes, lesquelles s'avérèrent ne plus être compatibles, et ce malgré l'adaptation en conséquence des émanations du Soleil Absolu. Le péché peut dorénavant s'immiscer même chez ces saints pourtant accomplis (le "péché du corps de l'âme"). Cette interférence causa beaucoup d'inharmonie dans de nombreux systèmes solaires, jusque dans les planètes, et provoqua l'expulsion de la planète Purgatoire de son orbite. Comme ces saints ne peuvent plus exister comme n'importe quel humain sur n'importe quelle planète, du fait de leur état de saint complet, et qu'ils ne peuvent pas non plus réintégrer le Soleil Absolu, du fait de la présence du péché en eux, cette planète Purgatoire fut aménagée pour eux, et ils y furent exilés. Dorénavant la planète Purgatoire leur est devenue un point de passage nécessaire, et de fait un point de concentration des résultats du fonctionnement de tout ce qui existe. C'est maintenant la plus enchanteresse planète de l'univers, et ses occupants sont condamnés à se purifier complètement pour pouvoir réintégrer le Soleil Absolu. Cette planète s'appelait Remords de conscience avant d'être rebaptisée Purgatoire. Tous les humains de l'univers aspirent à vivre sur cette planète Purgatoire afin de pouvoir réintégrer le Soleil Absolu. Sur Terre, un héritage de connaissance ("Légamonisme") sur la sainte planète du Purgatoire faisait allusion au Paradis et à l'Enfer de la façon suivante : le mot paradis désignait la splendeur et la richesse qui règnent sur cette sainte planète, tandis que le mot enfer définissait l'état intérieur qu'éprouvent réellement les saints qui l'habitent. Depuis, ces deux concepts ont perdu leur sens d'origine.
LIVRE TROIS
Chapitre 40 : Belzébuth raconte comment les hommes connurent et oublièrent la loi cosmique fondamentale d'Heptaparaparshinokh
Sur Terre l'atome d'hydrogène est indivisible dans toutes les sphères. Ce n'est plus le cas ne serait-ce que dans certaines sphères d'autres planètes du même système solaire, il n'est plus que l'une des sept substances propres d'une sous-octave de l'octave de base : 1°) Hydrogène, 2°) Fluor, 3°) Chlore, 4°) Brome, 5°) Iode, 6°) Hydro-oumiak et 7°) Piotrkarniak (ces deux dernières substances étaient encore connues des alchimistes il y a deux siècles). L'opium, la lumière blanche et le son suivent les mêmes phénomènes de la loi du Sept, selon trois résultats transitoires, lesquels peuvent s'influencer mutuellement par affinité de vibration ou résonance. La lumière blanche se décompose via un prisme en sept couleurs, mais "négatives" (il n'est pas précisé si c'est la polarité qui est négative), il faut un second prisme pour obtenir les rayons "positifs" utiles pour les transformations de substance. Les mammouths ont disparu au moment de la catastrophe lors de laquelle la lune s'est détachée de la Terre. Il a fallu du temps pour que l'atmosphère de la lune s'harmonise, ce qui provoqua un changement de climat fatal aux mammouths sur Terre.
L'appareil (alla-attapann) mis au point par les deux jumeaux savants (Tchoûn-Kil-Tess et Tchoûn-Tro-Pel) permettait de rendre compte de ces phénomènes de résonance (l'ivoire de mammouth était un des composants utilisés dans sa fabrication), notamment que les vibrations les plus hautes imposent toujours leur direction aux vibrations les plus basses. Cet enseignement sur la loi du Sept sur les transformations des substances perdura pendant des siècles, puis se perdit à l'exception de trois restes : le raffinement de l'opium (42/400 éléments dérivés de l'opium sont encore connus), la gamme à sept notes, et la loi de combinaison des couleurs (perdue depuis deux siècles), alors même que ces découvertes se sont propagées chez tous les savants de l'univers, sauf chez les Terriens qui en étaient pourtant à l'origine, découvertes presque sans précédent ailleurs.
Les Grecs par ailleurs avaient trouvé cinq divisions naturelles de la gamme, au lieu de sept, car ils se sont basés sur l'analyse des vibrations de leurs chants, lequel dépend du lieu d'existence sur la planète. Aujourd'hui le piano ne permet plus de rendre compte de toutes les vibrations cosmiques possibles, comme le permettait le "lav-mertz-nokh", créé par le successeur des deux jumeaux (le savant Chinois King-Tou-Toz). Par contre, il permet de rendre compte partiellement sur une octave des phénomènes, ce qui donne tout de même une idée approximative de la totalité, en tenant compte des différences d'échelle.
Chapitre 41 : Le derviche boukharien Hadji-Assvatz-Trouv
Il y a deux sortes de vibrations : les vibrations créatrices et les vibrations d'inertie. Une mélodie jouée sur un piano peut faire faner des fleurs ou faire apparaître (ou disparaître) un furoncle à un endroit précis du corps. La même mélodie jouée sur un instrument à vent sera sans effet (vibration d'inertie cette fois). Les lois des vibrations qui sont valables pour un Terrien ne le sont pas forcément pour un extraterrestre. Le savoir de l'Être est le seul indispensable aux Terriens pour se libérer, aussi les connaissances universelles ne serviraient qu'à alimenter leur intellect au détriment de ce savoir de l'Être. Il est donc strictement interdit (sur ordre d'Ashyata Sheyimash) aux extraterrestres d'enseigner la vraie science aux Terriens.
Tous les organes d'un corps produisent un total de vibrations caractéristique de la vitalité du sujet. Les émotions y contribuent pour une grande part, un homme pauvre en émotions pouvant avoir un total inférieur à celui d'un chien. Les couleurs influent sensiblement sur la personne, modifiant ainsi ce total. Il en va de même pour les formes et dimensions d'une pièce dans laquelle on se trouve, y compris les courbures, saillies, anfractuosités... (voir la science du Feng Shui, et la science de l'acoustique d'une salle de concert). L'art subjectif est préjudiciable sur ces vibrations, de même que les soi-disants médicaments.
Le cancer peut être vaincu par l'augmentation des vibrations dans le corps, à condition de suivre un protocole précis. Les rayons X peuvent combattre une tumeur, mais provoquer des métastases.
Belzébuth mentionne l'histoire d'un ami savant Terrien, qui n'est pas sans rappeler celle de Gurdjieff lui-même. Ce savant tente de mettre au point un protocole de soin du cancer par l'augmentation des vibrations du patient, il a déjà obtenu des dizaines de guérisons encourageantes, mais il échoue à soigner sa propre femme, lui-même affaibli par un grave accident de la circulation.
Chapitre 42 : Belzébuth en Amérique
Une des raisons de l'atrophie de la faculté naturelle de percevoir la vérité en toute chose des Terriens est l'abus de la publicité, particulièrement chez les Américains. Relayée par les journalistes peu scrupuleux, sous la pression des dollars, le mensonge et l'exagération se sont instillés à tel point dans leurs pensées qu'il leur est devenu naturel de douter de tout, en réaction. La moitié des Américains ont une mauvaise digestion, et un quart sont impuissants. Leur problème de digestion vient de leur habitude de ne plus consommer de produits frais, mais congelés, en conserves... Le fait de ne plus accomplir les Devoirs de l'Être leur fait perdre l'instinct naturel qui pourrait les aiguiller sur le caractère nocif de telle ou telle chose, y compris en l'absence de connaissance spécifique. Même convenablement stérilisé, la nourriture en conserve continue inexorablement sa décomposition, sa date de péremption indique jusqu'à quand elle a été estimée comestible, mais c'est tout. En outre le fer blanc diffuse peu à peu dans les aliments, et les aliments crus se décomposent plus vite que les aliments bouillis ou rôtis. Pour les fruits frais, l'hybridation intensive dont ils ont fait l'objet n'avait que le seul objectif de la belle apparence et la fructification (fécondité : du moment que le fruit obtenu n'est pas stérile, il a été estimé comme satisfaisant). Ces fruits altérés ne transforment plus normalement les substances cosmiques comme ils le faisaient sous leur forme génétique pure. Le pain blanc a perdu une grande part des qualités du blé, du fait du traitement appliqué au grain, la meilleure part étant absurdement donnée aux cochons. À de nombreuses reprises les hommes ont tenté de conserver les aliments, en vain. Au bout de quelques mois, ils finissaient toujours par déchanter en constatant les méfaits d'une telle alimentation à la longue. Seule la graisse de queue de mouton permet de conserver les aliments quelques temps de façon saine, mais en altérant un peu le goût.
En ce qui concerne le second problème, sexuel, c'est avant tout une question d'hygiène, laquelle est héritée des coutumes européennes. La circoncision prévient de nombreuses maladies vénériennes, et en outre elle prévient aussi de l'onanisme des enfants. Des statistiques épidémiologiques de type géographique et socio-culturel peuvent le mettre en évidence. Selon un ami de Belzébuth coureur de jupons, il est possible d'échapper à toutes maladies vénériennes simplement en suivant la coutume des musulmans shiites consistant à faire leurs ablutions, c'est-à-dire dans les toilettes à la turque se laver les organes génitaux à l'eau froide après avoir fait leurs besoins. La religion chrétienne, comme toutes les autres, contenait énormément de bonnes coutumes pour la santé psychique et physique des hommes, les religions n'apportent d'ailleurs que de légères adaptations à la religion de laquelle elles héritent, afin de mieux correspondre à l'intellect des populations de l'époque. A l'origine la religion chrétienne hérita du judaïsme par exemple la coutume de la circoncision, mais elle fut ensuite altérée par les Pères de l'église. C'est Moïse qui l'instaura dans le judaïsme, afin de lutter contre l'onanisme des enfants et adolescents, comme il l'écrivit dans son livre Toukha tess naloul pan (Quintessence de mes réflexions), chapitre 6 verset 11 : l'élimination de la substance blanchâtre autour du prépuce et du clitoris se fait naturellement par simple frottement, sauf si l'enfant porte des vêtements inadaptés, auquel cas les démangeaisons mènent à l'onanisme. La religion musulmane ne contient rien qu'on ne puisse retrouver dans les doctrines juive et chrétienne, hormis la polygamie, qui existait déjà avant elle. Les coutumes visent à palier mécaniquement l'absence de contemplation, laquelle saine pratique offre la possibilité de compréhension consciente des vérités. Des traditions et coutumes chrétiennes profitables, il n'est rien resté, sauf la coutume du jeûne. Et encore, celle-ci n'est pas conforme à celle instaurée deux siècles après J.-C. Il ne s'agissait pas de remplacer la viande par le poisson certains jours, mais d'atténuer les effets nocifs d'une substance ("Eknokh") présente chez tous les organismes vivants, en choisissant de s'abstenir certaines périodes dans l'année pendant lesquelles ces effets sont plus élevés. S'abstenir de manger de la viande ou même devenir végétarien, quoique bénéfique, ne serait jamais applicable en pratique, du fait qu'il y aura toujours plusieurs religions, et donc toujours des difficultés pour maintenir une telle coutume dans le temps. Il vaut mieux donc transiger en adoptant une coutume valable et durable de moindre ampleur.
Lorsque l'éducation vise à museler tout désir de vivre par une fausse contenance, le naturel s'éloigne, ne serait-ce que dans le simple fait d'empêcher de nommer les choses telles qu'elles sont, avec le prétexte que c'est inconvenant. En Amérique du Nord, le pourcentage de cas perdus est pourtant moins élevé qu'ailleurs, car les émigrés qui le peuplent sont souvent des gens simples. Les Américains se considèrent comme l'aboutissement naturel de la civilisation, ils sont avides de soi-disant nouveautés. L'influence de la mode y est puissante et toujours considérée comme positive, par manque d'esprit critique, ce qui entraîne un fort désir d'imitation, avec le résultat paradoxal d'une grande uniformisation (ce qui va à l'encontre de l'idée même de mode ou de nouveauté). Or il n'y a rien de nouveau sous le soleil, on a juste oublié. Suivre la mode ne fait qu'attiser l'envie, le ressort principal de toute révolte, surtout en imitant le pire que l'on trouve ailleurs.
Une des habitudes les plus néfastes qu'ils ont établie est celle de vivre dans les gratte-ciels, car du fait de la pesanteur, la juste proportion des substances cosmiques qui se combinent dans l'air respiré ne peut se faire que jusqu'à une faible hauteur du sol.
Chapitre 43 : Belzébuth expose ses vues sur le processus périodique de destruction mutuelle des hommes
Chaque n-ième Société des Nations qui s'organise en vue de trouver un moyen de mettre un terme aux guerres épouvantables qui déciment régulièrement la planète, part d'une intention sincère, mais peu à peu l'organisation devient un lieu de pouvoir qui attire des parvenus égoïstes qui font immanquablement capoter les résultats. Le pouvoir et la célébrité sont difficilement compatibles avec la conscience morale objective, déjà assez rare en soi. Mettre fin aux guerres requiert méthode et ambition, c'est quelque chose de quasi impossible. Il faudrait d'abord cesser de glorifier les "héros" de guerre, et s'ôter de la tête les inepties du genre de la soi-disant nécessaire réduction périodique de la population. Il faudrait aussi rétablir un minimum de spiritualité pour les générations futures (douter de l'existence divine finit par empêcher la perception instinctive des vérités cosmiques) mais ces objectifs de long terme sont largement hors de propos par rapport aux objectifs à court terme de ces organisations. Il faudrait au contraire agir avec une modeste ambition à court terme, pour une action durable à long terme, pour les générations futures, sinon l'ampleur de la tâche échappe évidement à toute raison.
Une des manies des gens consiste à vouloir absolument faire entendre la voie de la raison (la leur en l'occurrence) à leur prochain, et ils s'offensent s'ils n'y parviennent pas. Plus un homme est lâche et plus il s'indigne du manque de courage des autres ; plus il est sous la coupe d'une personne, plus il proteste contre le dirigeant qui ne fait pas respecter sa loi.
Un savant comprit que l'échange réciproque de substances cosmiques exigeait régulièrement un nombre défini de morts, quelles que soient les intentions des hommes de mettre fin aux guerres. Il proposa alors de substituer les morts humaines par des sacrifices d'animaux, en adaptant la doctrine religieuse de son temps, à partir d'une base d'inspiration musulmane. Le résultat fut d'une telle ampleur que le sang se mit à couler à flots, un résultat exactement contraire à l'objectif de Belzébuth tel qu'il est exposé aux chapitres 19, 20 et 21, une coutume donc indésirable du point de vue des phénomènes cosmiques de plus grande envergure, du fait que la population terrestre avait beaucoup augmenté. Il y eu certes moins de guerres, et de moindre ampleur, mais comme la natalité augmenta et que l'espérance de vie diminua du fait de l'altération de leur existence, et du fait aussi de la baisse de qualité des vibrations humaines pour les besoins de la Nature, la mortalité augmenta, au contraire. Cela dura jusqu'à ce qu'un derviche persan mette le holà sur ces sacrifices rituels, avec un tel succès que cela aboutit à la première guerre mondiale. Ce n'est pas tant une question de quantité que de qualité des vibrations requises, qui est en cause. Si la qualité avait été au rendez-vous, la Nature n'aurait pas tant fait augmenter la natalité humaine. Une "taxe" (ou plutôt une aide) sur les substances alimentant le corps astral et le troisième corps de l'Être, le corps suprême ou corps de l'âme, a été instaurée pour le soutien aux deux lunes, pour garantir leur maintien à terme. Mais il est tout à fait possible de concilier ce soutien tout en revêtant les corps supérieurs, en accomplissant les Devoirs de l'Être. Une des coutumes utiles en ce sens est l'isolement des femmes pendant leur menstruation, pendant qu'elles sont impures (elles ont alors une influence négative sur leur entourage) ; coutume qui fut instaurée à l'époque de l'Atlantide et qui fut rétablie par le sage roi Salomon et subsista très longtemps chez les hébreux.
La "surproduction" de morts due à la première guerre mondiale eut pour conséquence que divers animaux se mirent à pulluler là où il y eut le plus de morts.
Chapitre 44 : Selon Belzébuth, la conception que se font les hommes de la justice est, dans le sens objectif, un « mirage maudit »
La principale cause de toutes les anomalies du psychisme des Terriens est la croyance dans le concept du bien et du mal, qui ne sert qu'à se tranquilliser ou se justifier, un obstacle à toute possibilité de progrès intérieur. L'archange qui est à l'origine de ce concept (Makar Kronbernksion) devra payer du karma pour cette funeste invention. Il fut en effet l'auteur d'un livre à l'époque de l'Atlantide, intitulé "Influences positives et négatives sur l'homme", il était membre de la société scientifique des Akhldannés. En fait le livre ne fait qu'exposer les principes d'involution et d'évolution des hommes : lorsque l'homme s'éloigne de sa source d'avènement par inertie, il involue (force passive, le "mal"), et lorsque cette inertie s'est épuisée, il doit évoluer (force active, le "bien") pour pouvoir réintégrer sa source (la troisième force étant celle de la conciliation entre ces deux forces, le principe spiritualisant). Si c'est bien ce livre qui est à l'origine du concept du bien et du mal, son auteur n'est pas directement responsable de la mauvaise interprétation de son livre, qui a conduit à ces concepts funestes. Dès lors, les gens s'imaginèrent (avec ensuite l'appui formel d'une religion ad hoc) que leurs bonnes et mauvaises actions étaient inspirées par une influence extérieure à eux-mêmes, qu'ils nommèrent anges et démons, au lieu de naturellement les imputer à leur vertu ou leur égoïsme.
Chapitre 45 : Selon Belzébuth le fait que les hommes captent l'électricité de la Nature et la détruisent en l'utilisant est l'une des causes principales de diminution de la durée de la vie humaine
L' "Okidanokh" est la substance composée de deux particules qui produisent l'électricité en fusionnant et en se détruisant. L'activité humaine consistant à puiser et consommer massivement l'électricité de la Nature pour leur besoin naïvement égoïste aboutit à une anomalie. Il existe en effet un équilibre électrique au sein du système solaire qui fait que, lorsqu'il se produit une carence d'électricité dans l'atmosphère (supra sensible) d'une planète, cette carence est compensée d'abord localement, et éventuellement ensuite par le recours aux atmosphères des autres planètes, ce qui peut avoir un impact négatif sur la faculté de penser de leurs habitants. Autrement dit, une condition de vie anormale sur la Terre peut provoquer une nuisance ressentie sur l'ensemble des planètes du système. Cette nuisance peut aller jusqu'à empêcher les autres humanités du système solaire d'achever leur perfectionnement de soi.
Chapitre 46 : Belzébuth explique à son petit-fils la signification de la forme et de l'ordre qu'il a choisis pour exposer ses informations sur les hommes
Une formule placée par Notre Père Commun au-dessus de l'entrée principale de la Sainte Planète du Purgatoire stipule : « Seul entrera ici celui qui s'est montré capable de se mettre à la place des autres résultats de mes travaux ».
La connaissance objective (acquise par la raison de la compréhension, ou raison consciente) fusionne avec l'Être et est disponible ensuite en permanence, car elle est d'emblée bien classée (ou indexée, si on veut faire une analogie technique), tandis que la connaissance acquise par la raison du savoir (sans en prendre conscience avec son Être) nécessite une recherche au préalable et a tendance à s'effriter avec le temps, car elle est empilée sans aucun ordre (non indexée). Le mode de fonctionnement de ces deux raisons diffère sous le rapport des trois forces saintes (+, - et neutre) et du centre de gravité de la conscience. Le centre penseur, le centre émotionnel, et le centre moteur doivent fonctionner de façon équilibrée pour pouvoir acquérir cette connaissance utile. C'est seulement ainsi, en suivant un fonctionnement harmonieux des différentes parties du corps, et en respectant une activité et un repos de chaque centre, sans abus, que l'on peut intégrer de nouvelles connaissances d'une manière entière, au lieu d'une connaissance unilatérale à l'un des trois centres.
Chapitre 47 : Résultat, conforme aux lois, d'un penser impartial
Si chaque Terrien pouvait à tout moment prendre conscience de l'inévitabilité de sa propre mort, ainsi seulement il pourrait venir à bout de son égoïsme, qui absorbe son essence toute entière. Son égoïsme tend à lui faire haïr son prochain, cette tendance est la cause principale de toutes ses anomalies, elle est indigne et funeste pour lui comme pour tout l'univers.
Chapitre 48 : Conclusions de l'auteur
La rédaction de cette oeuvre a duré six ans, l'objectif de ce premier volet de la trilogie était de « balayer sans merci tout le bric-à-brac accumulé dans le penser humain au cours des âges ». L'objectif du second volet de la trilogie était de préparer « de nouveaux matériaux de construction » ; et pour le troisième, « édifier un monde nouveau ». En guise d'épilogue à ce premier volet, l'auteur transcrit une conférence donnée en 1924 :
Première Conférence : Diversité, conforme aux lois, des manifestations de l’individualité humaine
Le fiacre est une bonne analogie du fonctionnement de l'homme : le cocher représente l'intellect, le cheval le sentiment, et la voiture le corps physique. Chez l'homme véritable le maître prend place dans la voiture pour se faire conduire là où il le souhaite, tandis que l'homme ordinaire n'a pas de maître, il n'est qu'un fiacre-taxi que n'importe qui peut héler pour se déplacer. Le lien entre le corps et le sentiment se fait par le sang, et l'organisation du sentiment avec celle du penser par ce qui est appelé "ghanbledzoïne", la substance issue de l'accomplissement des Devoirs de l'Être (le "sang" du corps astral). De même que les rênes du cocher subissent les effets des intempéries, les impressions reçues chez l'homme ordinaire peuvent impacter la densité et le rythme du ghanbledzoïne. Sa pensée perd alors toute possibilité d'action sur le sentiment, comme pour le cocher avec ses rênes.
SUPPLÉMENT
De même que nous élevons des moutons et des porcs pour les manger, et non par bienveillance, de même la Nature se voit contrainte, pour l'accomplissement de ses propres desseins, de faire en sorte que nous vivions longtemps sans être saisis d'horreur. La vie nous est donnée pour un but élevé, et nous sommes tous ensemble tenus de le servir – en cela est notre raison d'être, et le sens même de notre vie. Tous les hommes y sont tenus, l'homme véritable aussi bien que l'homme ordinaire, la différence étant que l'homme véritable est capable, tout en servant la réalisation universelle, d'utiliser le surplus de ses manifestations à l'acquisition d'un Être impérissable. Imaginez un cours d'eau contraint à se séparer en deux courants, l'un finissant dans l'océan, et l'autre finissant englouti au fond d'un gouffre. Chaque homme représente une goutte d'eau, le lit de la rivière et les précipitations déterminent le rythme commun au cours d'eau dans son ensemble, mais pas de façon individuelle à chaque goutte d'eau. Ce qui détermine les hommes sur le chemin qui mène à l'océan est la volonté de créer son Être impérissable, tandis que les hommes ordinaires finissent par involuer dans les abîmes de la Terre. Il existe cependant des possibilités de changer de chemin, dans un sens ou dans l'autre. Mais le premier chemin est exigeant, il requiert une volonté inflexible de maintenir ce choix et une longue préparation en vue de se libérer du tyran qui nous rend esclave, à savoir les habitudes automatiques de la vie ordinaire. Ce n'est que depuis la civilisation qui a précédé la civilisation babylonienne que le fleuve de l'humanité est divisé en deux courants. Auparavant il n'y avait qu'un seul courant menant à l'océan. Ce partage des eaux est la réaction de la Nature consécutive à la submersion de l'Atlantide (le second "cataclysme non conforme aux lois").