Dans un pré verdoyant, près d’un vieux château,
Vivaient en voisins un Cheval et un Âne, tous deux bien gaillards.
Le Cheval, fier et beau, était l’orgueil du manoir,
Tandis que l’Âne, moins apprécié, portait fardeaux sans gloire.
Un jour, l’Âne, sous le poids d’un lourd sac de blé,
S’adressa au Cheval, d’un ton las et désespéré :
« Noble ami, vois mon fardeau, lourd comme le chagrin,
Pourrais-tu m’aider, ne serait-ce qu’un brin ? »
Le Cheval, d’un air hautain, tourna sa tête :
« Tes charges sont les tiennes, les miennes sont faites pour la fête.
Je porte le seigneur, je danse dans les champs,
Je ne suis point fait pour les travaux accablants. »
L’Âne reprit sa route, le cœur lourd,
Mais voilà que le sort fit un étrange détour.
Le seigneur, voyant l’Âne si laborieux,
Décida que le Cheval serait désormais pieux.
Le voilà donc attelé à la charrue et au labeur,
Regrettant son refus et pleurant son malheur.
L’Âne, passant à côté, le vit dans cette peine,
Et lui dit : « Entre l’aide et l’orgueil, il faut choisir sans haine. »
Le Cheval comprit la leçon, trop tard hélas,
L’entraide vaut mieux que tout l’or du trépas.
Depuis ce jour, il apprit à partager,
Car seul, même le plus fort peut se briser.
Cette fable, à la manière de La Fontaine, enseigne l’importance de l’humilité et de l'entraide. Le Cheval, symbole de force et de fierté, apprend que même les forts ont besoin d'aide, tandis que l’Âne, souvent sous-estimé, montre la valeur du travail et de la persévérance. Ensemble, ils représentent l'équilibre entre la force et la sagesse, rappelant que dans l'union et l'humilité réside la véritable force.